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dimanche 28 août 2011

Toute modernité non guidée est dangereuse ...

La modernité est irréversible. Elle est le fruit du développement de la connaissance humaine, elle-même irréversible.
La capacité de réflexion est le propre de l'espèce humaine, son principal (sinon unique) élément de distinction d'avec l'animal.
Même si le développement des sociétés modernes prend parfois des directions suicidaires - qu'il s'agisse de l'exploitation de l'énergie nucléaire ou de la manipulation génétique - ce sentier de développement ne s'arrêtera pas, sauf catastrophe fatale pour l'humanité entière.

Une avancée sans retour ?
Conscient de cette éventualité, notre société va développer de plus en plus de technologies destinées à se parer contre un tel risque se présentant comme l'héritage plus ou moins direct de notre (soi-disante) modernité. Ainsi, dans le domaine de la protection contre la chaleur, on peut imaginer voir émerger dans un avenir assez proche des textiles isolants, capables de produire une mince couche d'air frais à la surface de la peau (la disparition des appareils de climatisation sera alors quasiment possible ...).
De même, dans le domaine alimentaire, l'avancée des OGM est inexorables. On peut la stopper. Elle engendrera alors le développement d'une autre forme d'alimentation ; la diversité botanique sera remplacée par une diversité artificielle, résultant d'une sélection volontaire des gênes que l'on voudra privilégier dans les plants. La maniplation génétique se démocratisera et l'homme sera capable de reproduire des plantes ancestrales, comme aujourd'hui il serait presque possible de concevoir un mammouth sur base de prélèvements d'ADN dans des morceaux congelés retrouvés dans les zones nordiques.

Responsabilité et croyance, concept indissociable
L'homme contemporain peut-il assumer cette responsabilité, si l'on considère que les générations précédents ont elles-mêmes été soumise à leur propre sort ... ce sort étant dépendant et intrinsèque à l'évolution de la connaissance. Le propre de l'espèrce humaine n'est-il pas de se construire génération après génération ; la génération future se construisant elle-même sur base de l'accroissement de la connaissance ? L'avenir de l'homme dépendrait alors de sa capacité à aboutir à la connaissance certaine, i.e. celle qui ne sera pas remise en cause, et qui permettrait donc définitivement de figer le bon du mauvais pour l'homme ... Vu sous cet angle, la croyance serait donc dangereuse, car elle pourrait orienter l'homme dans une voie qui n'est pas celle de la Vérité. Or, sans croyance, nul objectif et donc nul chemin à suivre. Sans croyance, l'homme est sans repère. On ne bâtit pas un avenir sans objectif, ni règles à suivre. S'il n'a pas ni objectif, ni discipline (intellectuelle et spirituelle), il ne peut-être tenu responsable du sort des générations futures (comportement similaire à l'animal).
La concertation pour la définition d'une croyance commune est donc nécessaire, pour donner une orientation ... au risque qu'elle soit contestée. Aujourd'hui, il n'y a pas de croyance commune à l'échelle de l'humanité. Vouloir bâtir un modèle de développement durable qui garantit l'avenir des générations futures est un voeux idéal. Seul l'adoption du principe de précaution peut permettre le limiter les incertitudes sur l'avenir des générations. Cette attitude de précaution est globalement enseignée par toutes les grandes religions. Elles sont certainement une base - sinon la base - sur laquelle s'appuyer pour construire un futur possible.

Arbitrer entre bien et mal, meilleur et pire : un besoin d'éthique évident ... et de prise de conscience
Vouloir aujourd'hui préserver des méthodes (soi-disantes) ancestrales a du sens, si cela s'appuye sur une intention de préservation du bien commun (common good). La mdernité produit de façon quasi-simultanée les moyens de destruction de l'humanité et les recettes pour survivre. La connaissance est pervers, car elle produit à la fois le mal et le bien. De nombreux philosophes, notamment d'origine juive, tels que Jonas ou Lévinas se sont interrogés à la suite de l'Holocauste, sur les voies possibles d'une sortie de l'humanité de ce phénomène de balancement permanent entre le pire et le meilleur. Ils soulignent l'urgence de la définition et de l 'application d'une éthique de vie, rendant l'homme capable de faire la part entre la bien et le mal. Kant avait déjà travaillé sur cette thématique. On s'aperçoit donc que le sujet n'est pas récent et n'a pas encore abouti à des solutions concrètes, faute de force de conviction. Or, il n'y a pas mieux que les croyances pour faire changer les comportements. On est donc dans un schéma, où la religion semble un des points de passage pour guider l'homme dans sa conception de la vie idéale.

Les sociétés primitives n'ont hélàs aucune chance de survie dans le courant actuel, sauf à accepter de leur laisser définitivment des morceaux de territoires. Mais l'homme contemporain n'y est pas prêt, tnat qu'il n'aura pas fait ce travail de réflexion sur l'éthique du développement. On verra donc disparaître les peuples primitifs comme de nombreuses espèces animales. L'avancée de la modernité rapproche toujours plus ces peuples du statut d'animal dans la pensée (soit-disante) moderne ! Le respect limité du "droit naturel" par l'homme contemporain augure donc difficilement un sort meilleur pour ces gens-là.
En définitive, on ne peut se lamenter sur ces gens . Ils sont d'une histoire ancienne, qui est révolie. On ne peut blâmer le développement de la connaissance. Il est l'évolution logique de l'espèce humaine. On ne peut que regretter la lenteur de l'éclosion d'une éthique universelle, mais probablement est-ce le défi le plus difficile, car il n'est pas dans la nature humaine de ne faire que le bien. Les religions millénaires sont justement la manifestation d'un élan vers la construction d'un homme meilleur. L'homme est-il prisonnier de sa condition d'homme ? Oui, certainement ! Il doit donc utiliser d'autres leviers pour prendre le recul nécessaire, et les bonnes décisions.

Courbe d'apprentissage : passage obligé ?
Il ne faut pas nier la capacité de l'homme à améliorer de façon significative certaines technologies réputées polluantes. La réducation de la consommation des voitures est un exemple ... n'est certainement pas terminée. Ce progrès n'efface pas pour autant l'empreinte écologique de l'activité humaine, ne serait-ce qu'en raison de l'environnement grandissant des objets utilisés par l'homme au quotidien, ce qui se traduit par une ponction toujours croissante de ressources naturelles et un volume de déchets augmentant simultanément.
Cependant, l'acquisition de la connaissane ne suppose-t'il pas le passage par des étapes de balbutiement, semblables à l'apprenti-plâtrier qui va échouer de multiples fois avant de réussir son premier mur. Entre-temps, il aura gaspiller une certaine quantité de plâtre, car il n'aura pas été asssez rapide dans son geste, et sa matière à enduire aura séché. L'apprentissage suppose donc un phénomène d'expérience incontounable. Le développement technologique serait donc soumis au même principe, permettant aux générations futures de capitaliser sur les échecs de leurs ascendants, pour améliorer à leur tour les procédés.
Il aura fallu des décennies d'expérience du lavage de linge en machine, pour progressivement améliorer les méthodes de lavage, aboutissant aujourd'huin à des techniques de nettoyage à des températures plus basses, et demain peut-être à l'utilisation des procédés par ultra-son ... faisant l'économique de l'eau et de la lessive. On ne peut demander à chacun de continuer à utiliser des méthodes datant de l'âge de pierre, en attendan patiemment la mise au point de la solution idéale, pour passer à de nouveaux procédés de travail, car l'expérience ne s'acquiert que par le franchissement successif de différentes étapes.

Et le bonheur ... c'est quoi ?
La question est de savoir si les capacités phyiques de la planète sont suffisantes pour endurer le "gaspillage" intermédiaire, avant la découverte de la bonne soluion. Les pronostics sur ce plan sont pessimistes, étant donné que l'on évoque de façon alarmiste la destruction des écosystèmes. L'homme serait donc en danger, alors qu'il est depuis des millénaires encore et toujours en phase d'apprentissage dans de nombreux domaines. Le principe de précaution serait alors de rigueur, mais il est perçu comme une contrainte à l'évolution de la connaisance - qui rappelons-le se nourrit de l'expérience pour avancer).
Y aurait-il donc un paradoxe absolu entre les caractéristiques de la nature humaine - développer son capital de connaissance - et la pérnité de l'humanité ? L'homme serait-il condamné irrémédiablemen pour le simple fait d'avoir voulu savoir ? Le développement du savoir - parce qu'il implique l'expérience (parfois malheureuse) - serait-il un crime contre l'humanité ?
Le seul échappatoire au processu infernal de destruction que suppose l'acquisition de connaissance est la définition du bonheur. Une fois que celui-ci aura été clairement identifié, il sera possible de réorienter la recherche dans des directions répondant parfaitement à sa réalisation. On devrait ainsi êviter de s'égarer dans des domaines d'activités à forte empreinte écologique et n'apportant qu'une illusion du bonheur.

C'est donc bel et bien un plan de redéfinition des conditions de son bien-être que l'homme doit entreprendre, afin de ne pas user et abuser des ressources de la Terre impunément, sous prétete de son apprentissage.


(écrit le 22.07.2006)

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