Warning :

Reprinting material from this website without written consent from the author is a violation of international copyright law. To secure permission, please contact : homanity@gmail.com


Rechercher dans ce blog

mardi 30 novembre 2010

Vietnam : de l'aide au développement à la coopération économique ...

Je viens de passer 2 semaines en Asie du Sud-Est pour le suivi de divers projets de développement économique durable, dans le cadre des mes activités d'ONG.
Voici quelques réflexions provenant du terrain ... 




Sud Vietnam
Tout d’abord, je remercie bien sincèrement mon ami Ban, qui a bien voulu m’accompagner dans ce début de séjour au Vietnam. A peine monté dans l’avion à Zürich, nous avions déjà beaucoup de choses à nous dire, beaucoup d’idées à partager sur des sujets fort variés.
Notre voyage était avant tout programmé pour la visite de clôture d’un projet de coopération en faveur de l’école An-Binh, établissement privé de plus de 300 élèves, appartenant à (et dirigé par) une paroisse catholique établie dans le sud du Vietnam : financement de frais de scolarité et bourses d’études, complément de salaires pour les professeurs, équipement scolaire. On sait combien l’enseignement (libre) est une des clés pour l’avenir, là où des poches de pauvreté existent.

Le deuxième et dernier projet que nous visiterons ensemble est celui d’un bonze ayant l’intention de tirer parti des ressources naturelles environnantes (le bambou), pour développer un atelier de fabrication de différents types de produits, à partir de ce produit.
La particularité de ce projet est d’allier les dimensions sociale, économique et environnementale. Il pourrait donc entré dans une logique d’investissement de type capital-risque. Etude préliminaire à réaliser, pour confirmer.
Au départ, ce bonze a recueilli des personnes marginalisées, qu'il a logé dans des habitations construites à cette occasion. Une sorte d’Arche de Noé en pleine campagne. Parmi cette population d’une centaine d’individus, une partie pourrait facilement être réinsérée dans la vie active.
Logé dans une zone de plantations d’hévéas, au coeur de la région productrice de caoutchouc du Vietnam, l’impact environnemental de ce projet sera un volet à ne pas négliger.

Nord Vietnam
A l’issue de cette visite très excitante, nous nous sommes quittés, pour suivre chacun notre route.
Mon chemin se poursuit vers le Nord du Vietnam et sa capitale, Hanoï. Visite du bureau de la Coopération Luxembourgeoise, pour comprendre que la stratégie entre les 2 pays change un peu. J’en retiens que la politique de coopération passe progressivement d’une assistance au développement à celle d’un partenariat économique. C’est la conséquence logique dans le cadre d’un pays qui a largement dépassé le statut de pays en développement, pour faire partie de la prochaine génération des pays émergents.
Cela confirme mon sentiment que la logique du don – applicable au premier stade - s’efface progressivement au profit de la logique d’investissement. Notre conversation porte sur des considérations de développement de chaînes de valeur, dans des domaines tels que le secteur financier ou hôtelier.

Je serai confronté le lendemain avec des propos similaires, lors de ma rencontre avec la directrice du Microfinance and Community Development Institute (MACDI), organisme à caractère privé sous la tutelle d’un ministère. Nous évoquons ici l’idée de soutenir par du micro-crédit des agriculteurs à revenu moyen, afin de leur permettre d’adapter leur outil de production, pour fournir l’industrie agro-alimentaire locale (et se raccrocher ainsi à l’économie de marché).
Est-ce vraiment encore du micro-crédit ? Cela répond plus à une logique de micro-investissement. A explorer.

La dernière étape de mon séjour vietnamien sera la visite de suivi du projet de microfinance Chi-Em, en zone rurale pauvre. Beau projet mené par l'ONG française Entrepreneurs du Monde, dont la plus-value sociale est indéniable (et mesurable), car il intègre une part de services non-financiers centrale, sous la forme pratique de formations et d’assistance technique aux bénéficiaires de crédit.
Voici un exemple fort de microfinance « responsable », par opposition à la microfinance « business », dont l’Inde notamment fait la triste expérience en ce moment (nombreux cas de surendettement chez les bénéficiaires en raison d’une politique d’offre de crédits démesurée de la part de certains programmes). Eternelle question à propos du concept et des objectifs de la microfinance, à l’heure où de nombreux investisseurs occidentaux y voient l’opportunité de réconcilier performances financière et sociale.
La microfinance peut-elle générer un return financier compétitif par rapport à d’autres alternatives de placement, telles que des obligations d’Etat, par exemple ? Si oui, est-ce encore de la microfinance avec la fonction sociale qu’elle est censée apporter ? Je suis de plus en plus convaincu que la microfinance ne peut se passer de dons, si elle souhaite remplir pleinement son rôle social, car il est difficile de couvrir le coût des services non-financiers (notamment l’engagement de ressources compétentes pour l’assistance technique), sinon en rééquilibrant par le taux d’intérêt des crédits. Selon le contexte local, cela peut facilement relever parfois de l’usure … ce qui n’est pas le but !

Après 2 jours sur le terrain, j’abandonne Vanessa et Pascale sur place, aux mains de notre dévouée traductrice Huyen. La collaboration avec l’équipe locale est excellente, donc il n’y a pas de soucis. Notre schéma de partenariat mis en place sous la forme d’un Employee Volunteering Programme (EVP) avec une institution financière luxembourgeoise fonctionne bien. La contribution de Vanessa et Pascale est immédiatement appréciée.

Chine
Je clôture mon voyage par une petite échappée en Chine, dans le Yunnan, province frontalière avec le Vietnam. Province montagneuse et peuplée de minorités ethniques, dont certaines communes avec le Vietnam voisin. En fait, l’attrait principal de cette escapade est la visite de Shangri-La, ville frontalière avec la province du Tibet, installée à 3.200 m d’altitude. La population y est essentiellement d’origine tibétaine. Je remercie chaleureusement Ly, mon accompagnatrice durant ce parcours en territoire chinois. Nous visiterons notamment de nombreux monastères tibétains, bercés par l'odeur de l'encens et nous découvrirons la rudesse d’un environnement relativement isolé, dans un climat assez froid annonçant l’hiver.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire