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dimanche 16 janvier 2011

Pour une éthique du progrès (1) : fondement pour un développement durable

Se reposer sur l'effort technologique et les inventions nouvelles, pour trouver de nouveaux relais de croissance est-il un raisonnement responsable ? Chaque bond technologique s’accompagne de questions éthiques de plus en plus délicates, auquelles il faudra trouver une réponse.

Quelle interprétation du progrès ?

Qui oserait voir se concrétiser un jour l’avènement d’un monde comme George Orwell se l’imaginait pour 1984 ? Les progrès de la science, dans tous les domaines, sont fulgurants et loin d’être achevés (ils ne le seront d’ailleurs jamais). Ils confronteront de plus en plus l’humanité à des grandes interrogations sur l’orientation du futur.
La recherche et le développement scientifique sont à la fois l’œuvre et le fruit d’un accroissement constant de la connaissance. Mais le développement de la connaissance renforce parallèlement le besoin de consolidation éthique de nos agissements. De façon alarmante, les sciences dures étouffent les sciences humaines, car elles sont de plus en plus considérées comme le seul salut de la croissance économique. De tout temps, les ruptures technologiques ont été sources de relance économique. La révolution industrielle naît par exemple avec le développement de la machine à vapeur. Plus loin encore, le travail des métaux ou encore le moulin à vent sont le déclenchement d’un grand bond en avant sur le plan des activités de production.


Pour une gouvernance du progrès

Au fur et à mesure que les progrès avancent, le besoin de réflexion éthique se fait donc de plus en plus criant. Une éthique appliquée au progrès devient essentielle, non dans une perspective de ralentissement de ce dernier, mais dans un objectif de compatibilité du progrès avec des valeurs essentielles pour la préservation de l’espèce humaine. Faut-il se résoudre à des évolutions irrémédiables de notre cadre et conditions de vie ? Pourquoi pas ! Mais que ce résultat soit alors l’aboutissement d’un processus de consultation à grande échelle, et non le choix d’une minorité agissant en-dehors de toute méthode démocratique. L’éthique doit donc devenir accompagnatrice et non bloquante vis-à-vis du progrès.
Où, comment et dans quelles conditions une démarche éthique peut-elle se mettre en place ? Sur base de quelles instructions, recommandations, influence, un laboratoire d’étude (à financement public ou privé) devrait-il réorienter sa politique de recherche ? Un débat national et même international est idéalement nécessaire, validé par la signature de traités internationaux limitant l’usage et l’application de certaines découvertes jugées périlleuses pour la stabilité de la communauté humaine. Un certain nombre de traités existent déjà dans le domaine du nucléaire, du génome humain, des armes chimiques, … Le respect de ces accords reste toutefois très relatif. Il semble en outre de plus en plus difficile d’aboutir à la signature de tels traités, dans un monde où l’accès à l’information et aux technologies est de plus en plus facilité. Paradoxalement, c’est dans une pareille situation que des ententes devraient être trouvées.

Libérer l’économie

Pour illustrer le manque de recul par rapport au progrès scientifique, il suffit de redescendre à une échelle micro-économique. Un des indicateurs les plus représentatifs des idées et représentations que l’homme se fait de son environnement de vie est les marchés financiers, et peut-être plus encore le cours de l’or (traditionnel refuge des placements en cas de crise). Le krach financier de 2000 matérialisait par exemple le retour à la raison sur les espoirs et attentes dans le domaine des nouvelles technologies de l’information et de la communication. Quels fondements crédibles avaient justifié un tel engouement ? Dans une économie où l’investissement est la clé de la recherche, les marchés financiers sont incontournables pour lever des fonds. Ils deviennent le partenaire privilégié du progrès, puisqu’à la fois ils alimentent la recherche et en constituent un nouveau levier pour la diffusion des produits et services qui dérivent des découvertes.
A la source du progrès, se trouverait donc l’économie. Inversement, cette dernière serait-elle exclusivement dépendante du progrès ? Le seul salut de la prospérité et du bien-être passerait-il par les technologies ? Les économistes anglais du 18 et 19* siècle, anciens scientifiques recyclés, imaginaient le fonctionnement de l’économie à la manière de celle du système solaire …. c’est-à-dire bâtie sur des lois.

Lire la suite de la série :
Pour une éthique du progrès (2)

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