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lundi 28 juin 2010

Finance islamique : que souhaitons-nous faire exactement ?

La finance islamique est devenue une nouvelle niche en Europe : Londres, Luxembourg, Dublin … revendiquent une expertise. Notre société en perte de spiritualité semble porter subitement son intérêt sur une philosophie financière religieuse. Est-ce vraiment cela dont il est question ?

Dans une Europe majoritairement suspicieuse, sinon inquiète par rapport à la mouvance islamique (l’exemple de la candidature de la Turquie à l’UE - alors qu’il s’agit pourtant d’un état laïque), je ne peux cacher mon étonnement pour cet engouement subit vis-à-vis de pratiques financières relevant de la chari’a, pourtant si décriée chez nous. Il est bien connu que l’argent n’a pas d’odeur (c’est vite dit …), ni de couleur ou encore – le présent constat est là – de religion.
Encore une fois, il ne me semble être question que de business et rien que de business. On va chercher l’argent où il se trouve, et dans la période actuelle – qui a vu disparaître une partie importante de la capacité d’investissement, du fait de la dépréciation des actifs – il y en a assurément toujours beaucoup dans les pays du Golfe.
D’un côté, la chari’a est condamnée dans nos sociétés au nom du port du voile ; de l’autre elle est louée au nom des nouvelles opportunités qu’elle offre pour les asset managers avides de capitaux frais.
Le contraste est saisissant et mérite d’être relevé. Le débat n’est pas de statuer sur le bien ou le mal du code de conduite religieux. Par définition, un code de conduite a une raison d’être. Il est censé poser des limites à l’agissement individuel et collectif, à instaurer des principes, voire une certaine morale qui sont nécessaires pour le bon fonctionnement d’une société. Il faudrait simplement apporter une cohérence dans nos politiques et nos pratiques économiques, car les comportements contradictoires rendent la situation ambigüe.

On ne pourra se passer d’un débat sur les valeurs, si l’on veut construire des concepts de développement durable et responsable dignes de ce nom. Car l’un des atouts de la finance islamique, c’est bien d’introduire dans la finance des valeurs. Il ne faudrait pas l’oublier.

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