Warning :

Reprinting material from this website without written consent from the author is a violation of international copyright law. To secure permission, please contact : homanity@gmail.com


Rechercher dans ce blog

mardi 12 janvier 2010

Le début de la fin des illusions ... ?

Le quotidien "Le Monde" publie aujourd'hui un article de Esther Duflo (professeure universitaire) intitulé : "Microcrédit, miracle ou désastre ?"

Cela fait plaisir de lire un article qui - pour une fois - pose vraiment les choses :
- tout le monde n'est pas entrepreneur dans l'âme, le crédit n'est donc pas la recette miracle ...
- le crédit solidaire a ses limites (l'individualisme gagne du terrain partout)
- les activités financées sont souvent de faible valeur ajoutée, donc peu créatrice de richesse

Il est temps de communiquer sur le fait que la microfinance n'est pas l'eldorado, tel qu'imaginé / rêvé / fantasmé par les financiers du Nord à la recherche de nouveaux produits financiers à la performance assurée.

Contrairement à ce que dit l'auteur, il existe depuis 4 ou 5 ans quelques travaux de recherche ayant abouti à la conclusion que la microfinance ne permet pas aux bénéficiaires de s'enrichir, ... mais seulement de stabiliser leur niveau de pauvreté. Dans l'euphorie de l'effet Yunus (et du prix Nobel), ces études sont restées dans l'ombre, n'ont pas été prises au sérieux, car jugées par trop pessimistes.

La microfinance n'est pas le produit adapté pour accompagner un véritable entrepreneur dans son projet d'entreprise. Il lui faudra rapidement un accompagnement financier sur mesure (du type des services d'une banque commerciale), que la microfinance ne sait pas fournir, car faisant appel à des compétences financières d'un autre niveau.

Enfin, l'auteur oublie de mentionner / d'insister sur l'autre volet de la microfinance - que les financiers du Nord ne veulent pas entendre, car cela induit des coûts (et obère donc la performance financière des MFIs) : l'accompagnement, la formation et l'assistance technique aux bénéficiaires. Qui aurait pu croire qu'en accordant un crédit à un pauvre, ne sachant parfois par lire, on en fait un entrepreneur réussi ? Même dans nos régions où l'accès à la formation est démocratisée, la réussite n'est pas automatique.

Tout cela pour dire que la microfinance n'est clairement pas le remède-miracle ... ni le produit financier-miracle pour les investisseurs en mal de placements alternatifs, en période de crise des marchés financiers.

Elle a tout simplement réussi, juste dans la mesure de ce qu'elle peut faire. Il reste donc à assurer la continuité au travers du système bancaire classique, sinon à inventer une autre forme de relais, d'étape suivante qui permettrait d'enclencher le cycle vertueux de la prospérité.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire